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COVID-19 : le paludisme dans les tiroirs en Afrique ?

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Le COVID-19 fait mal en Afrique depuis déjà des mois. Tout le monde s’y agrippe et semble oublier les autres maladies qui tuent sur le contient, dont le paludisme. Et comme si cela ne suffisait pas, d’autres croient savoir aujourd’hui que les antipaludéens usuels pourraient réagir efficacement contre le COVID-19.

Tout est parti de la chloroquine que l’on utilisait, il y a des années comme traitement du paludisme. Le plasmodium falciparum, responsable du paludisme a développé une résistance à cette molécule après un acharnement thérapeutique, lequel a obligé les scientifiques à passer à une autre ligne thérapeutique.  Cependant, aujourd’hui, face à l’urgence mondiale qu’est la riposte contre le COVID -19, la chloroquine a resurgi. Et même si son efficacité en termes de traitement du COVID-19 n’est pas totalement confirmée par les essais thérapeutiques, de nombreux pays ont adopté parfois, à grands renforts de média, l’hydroxychloroquine en association avec une certaine famille d’antibiotique comme traitement des malades du COVID-19.

La vedette thérapeutique des temps du covid-19 semble toute trouvée et lorsque la maladie fait surface en Afrique, les signes aidant, des scientifiques n’hésitent pas à la comparer à un gros paludisme qui se complique de gêne respiratoire. Et pourtant les deux agents pathogènes ou plutôt microbes, ne se ressemblent  pas. Les voies empruntées et la façon de pénétrer dans l’organisme humain par les deux microorganismes, sont différentes. Alors que le paludisme est causé par un parasite, le covid-19 est transmis par un virus dont la physiopathologie reste à préciser par les scientifiques.

D’où viennent alors, cette vague de « sachants », en Afrique qui croient savoir que les antipaludéens habituels sont tout aussi efficaces. La prudence a toujours été requise en science. Et si, il est vrai que l’Afrique regorge de ressources pour trouver sa propre solution contre cette maladie qui tue, il est aussi hasardeux qu’en l’absence de preuves tangibles, de recherches scientifiques documentées, de conclure à l’efficacité des molécules à base d’artémisinine sur la toute nouvelle infection virale et respiratoire (le COVID-19).

Le piège serait d’être aussi à court de médicaments pour une maladie endémique sur le continent et qui tue des millions de  personne chaque année. On a beau, lutter contre l’automédication en Afrique et au Bénin en particulier, les populations se procurent déjà la chloroquine par des gymnastiques inimaginables et également l’Artemisia  en prophylaxie contre le COVID-19. C’est l’instinct de survie, mais que ferons-nous avec le paludisme en Afrique, après le COVID-19 ! Des résistances ne sont-elles pas à craindre après une utilisation abondante de cette molécule qui reste la seule qui marche aujourd’hui dans le traitement du paludisme ?

L’Afrique devrait  prendre la mesure des enjeux stratégiques, politiques, économiques et sociaux induits par cette pandémie pour se donner de nouvelles armes thérapeutiques.  Quelle place pour l’Afrique face à ce nouveau défi ? Bienvenue à la métaphysique pour compléter le rationnel.