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Santé : débarrassez-nous de tous ces mouroirs

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Professeur Blaise AYIVI, coordonnateur de la Commission chargée des structures de prestations des soins médicaux
Source : Le Matinal

La nouvelle est bien accueillie au sein des populations. Six cliniques d’accouchement ont été fermées par le gouvernement béninois pour non respect des normes de soins.

Le ton a été ferme au cours du point de presse animé par le coordonnateur de la Commission chargée des structures de prestations des soins médicaux, le Professeur Blaise AYIVI. Dressant le point des enquêtes effectuées par son équipe, il a relevé assez de défaillances dans les cabinets de soins infirmiers et cliniques d’accouchement parcourus.

Insalubrité des lieux, absentéisme des promoteurs, impertinence des diagnostics posés par les agents qui s’improvisent infirmier ou médecins, ce sont là quelques anomalies relevées par l’équipe du professeur Blaise AYIVI. De la ville de Covè à celle de Godomey, en passant par Akassato, plusieurs cas ont été dénombrés.

Mais en réalité, ces mouroirs existent partout au Bénin. Même si des efforts ont été faits pour assainir le milieu sanitaire depuis l’avènement du régime de la Rupture, il y en a toujours qui prennent du plaisir à s’amuser avec les vies humaines. Comment peut-on ouvrir un cabinet de soins sans avoir les compétences requises ?

Au-delà, qui donne les agréments à ces promoteurs véreux ? Il y a eu sans doute la complaisance coupable de tout l’appareil étatique depuis plusieurs années. La santé des populations doit être une priorité. Dans un pays où les erreurs médicales s’enchaînent dans l’ignorance totale des populations qui ne sont toujours pas habituées à initier des actions en justice, il faut craindre que l’impunité règne en maître dans le secteur de la santé. Le pseudo-infirmier ou pseudo-médecin “tue” son patient et circule librement.

Doit-on désormais aller dans un cabinet de soins en se disant que la mort nous y attend ? Qui évalue les dégâts sur les populations ? L’État a manifestement manqué à son devoir d’offrir des soins de qualité aux populations. Maintenant, ce n’est pas en menaçant les promoteurs de les traduire en justice que cette dérive va s’arrêter. Il faudra aller plus loin en parvenant à les débusquer. Ces délinquants du secteur sanitaire opèrent en bande organisée sur toute l’étendue du territoire national. Il y en a qui font de leur salon un cabinet de soins. Mais la recherche de la pitance ne peut justifier ces dérives.